Le bon fonctionnement d’un thermostat dépend d’abord du bon choix du composant, mais aussi des conditions de son installation. Les conditions de réglage et de contrôle des appareils en usine sont toujours des conditions idéales de laboratoire, garantissant la précision de la mesure et sa répétabilité. Ces conditions sont rarement celles qui se retrouvent en pratique lors de l’installation des thermostats. Cependant, avec un minimum de contraintes, il est possible d’optimiser les montages.
On aura toujours à l’esprit les deux principales règles à respecter :
- un thermostat ne mesure que la température de l’endroit où est situé son élément sensible, et par conséquent il faut que cet endroit soit représentatif de la température qu’il doit contrôler.
- Les phénomènes d’inertie thermique sont les causes les plus courantes d’une mauvaise régulation. Un thermostat n’a pas une réponse instantanée à une variation de température.
1. RÈGLES GÉNÉRALES
1.1 CONDUCTIBILITÉ THERMIQUE
La température d’un milieu (liquide, air, métal ) décroît au fur et à mesure que l’on s’éloigne de la source de chaleur. Cette décroissance, nommée gradient thermique, est inversement proportionnelle à la conductibilité thermique du milieu. Pour une bonne régulation de la température, on cherchera tout d’abord à rendre cette décroissance la plus faible possible : en agitant le liquide, en brassant l’air, en utilisant des métaux bons conducteurs de la chaleur.
Dans des bains liquides non agités, des écarts thermiques de plusieurs dizaines de degrés entre différents points de mesure sont tout à fait courants. Il en est de même dans l’air.
1.2 TEMPS DE RÉPONSE
De manière pratique, le temps mis par un appareil pour changer de température est proportionnel à sa masse et inversement proportionnel à sa conductibilité thermique.
Soumis à la même variation de température, un gros bloc de cuivre mettra plus longtemps à chauffer qu’un petit. Un bloc d’argent pur de même masse réagira beaucoup plus vite.
Dans une pièce, l’exposition au soleil va faire monter très rapidement la température de l’air ambiant car sa masse est faible, mais les murs vont réagir beaucoup plus lentement en raison de leur masse, malgré que leur conductibilité thermique soit supérieure. Pour mettre en marche le conditionneur d’air, il faut donc lui faire mesurer la température de l’air et non pas celle des murs.
Conductibilité (Conductivité) thermique de quelques matériaux
Materials | Conductivité thermique à 20°C (W•m-1•K-1) | Materials | Conductivité thermique à 20°C (W•m-1•K-1) |
Mousse de Polyuréthane rigide | 0,025 | Titane | 20 |
Air (pression atmosphérique) | 0,026 | Acier inoxydable (304) | 26 |
Polystyrène expansé | 0,036 | Acier doux | 46 |
Laine de verre | 0,043 | Platine | 72 |
Liège | 0,043 | Fer | 80 |
Bois (valeur moyenne) | 0,16 | Fonte | 100 |
Amiante | 0,17 | Silicium | 149 |
Epoxy | 0,25 | Aluminium allié avec SiC | 150-200 |
Nylon | 0,25 | Aluminium (pureté de 99,9 %) | 237 |
PPS (Ryton) | 0,3 | Carbure de silicium pur non fritté | 250 |
Caoutchouc vulcanisé (EPDM) | 0,4 | Or | 317 |
Eau | 0,63 | Cuivre | 390 |
Béton | 0,92 | Argent | 429 |
Verre | 1,23 | Graphite | 500-2000 |
Bakélite | 1,42 | Diamant | 1000-2600 |
Quartz | 10 | Graphène | 4000-5300 |
Il est possible de constater facilement que si un gradient thermique met 1 seconde pour être transmis dans un support en argent, il lui faudra 1.1 seconde dans du cuivre, 2,5 secondes dans de l’aluminium allié, 4,3 secondes dans de la fonte, 6,3 secondes dans de l’acier doux, 16.5 secondes dans de l’acier inoxydable, 680 secondes (+ de 11 minutes) dans de l’eau non agitée et 16500 secondes (+ de 4 heures) dans de l’air non brassé.
1.3 TEMPS DE CHAUFFE
Un problème fréquemment soulevé, et que beaucoup considèrent comme lié aux thermostats et les temps mis pour chauffer un produit. En réalité, à puissance constante, la quantité de chaleur (l’énergie) nécessaire pour chauffer un produit dépends de sa masse et de sa capacité calorifique, et non pas du thermostat.
La capacité thermique massique(ou capacité calorifique massique) est l’énergie qu’il faut apporter à un corps pour augmenter sa température d’un degré kelvin pour une masse d’un kg. Elle s’exprime en joule par kelvin par kg (J/K). Le nom de capacité calorifique a pour origine la calorie qui était définie comme la quantité de chaleur nécessaire pour élever de 15 °C à 16 °C la température d’un gramme d’eau.
Le tableau ci-dessous donne quelques valeurs courantes
Materials | Capacité thermique massique (J*kg-1*K-1) | Materials | Capacité thermique massique (J*kg-1*K-1) |
Or | 129 | Granite | 800 |
Argent | 240 | Béton | 880 |
Laiton | 377 | Aluminium | 897 |
Cuivre | 385 | Air (sec) | 1005 |
Fer | 444 | Bois | 1760 |
Diamant | 502 | Huile d’olive | 2000 |
Acier inoxydable 304 | 510 | Éthanol | 2450 |
Graphite | 720 | Eau liquide | 4180 |
On peut facilement remarquer qu’à puissance égale, s’il faut 600 secondes pour chauffer un kg d’eau, il ne faudra que 290s pour de l’huile, 145s pour de l’air, 73s pour de l’acier inoxydable, 55s pour du cuivre et 18s pour de l’or. La capacité calorifique est donc un paramètre extrêmement important dans la définition d’un système thermique.
1.4 SURCHAUFFE ET ACCUMULATION DE CHALEUR
De nombreux systèmes de chauffage commencent par accumuler de la chaleur avant de la restituer au milieu ambiant. C’est le cas en particulier des résistances blindées, où les filaments chauffants sont enrobés de magnésie, puis recouverts d’inox. Avant que l’habillage extérieur en inox commence à chauffer, tout l’intérieur de la résistance a fortement monté en température. Même si l’alimentation électrique est alors coupée, cette chaleur accumulée à l’intérieur va continuer à se dissiper, et la tempé- rature de l’enveloppe externe va continuer à s’élever. Une régulation qui régulera en mesurant la température de l’enveloppe externe sera donc fausse.
2. LES THERMOSTATS D’APPLIQUE
Il faut respecter les impératifs suivants :
- Dans le cas de thermostats dont la partie sensible est plate, cette paroi doit être plate. En particulier, pour la mesure de la température de paroi d’un tube, on brasera ou soudera sur ce tube une pièce donnant une surface plate égale au minimum à la surface de contact du Cette pièce sera réalisée dans un métal conducteur de la chaleur : cuivre, laiton.
- Dans le cas de thermostats dont la partie sensible est bombée pour épouser la forme de la paroi (cuves, tubes).
- Utiliser, entre les parois du thermostat et de l’appareil à contrôler, une graisse de contact.
- Isoler le corps du thermostat et son support, afin de limiter l’influence de la température.
- Penser que la totalité du thermostat doit pouvoir supporter la température maximale ou minimale de la Vérifier si ces températures sont compatibles.
3. LES THERMOSTATS DE VEINE D’AIR (AIRSTATS)
Attention à l’utilisation de thermostats à canne bimétallique dans les veines d’air : ces appareils ont en général des temps de réponse très rapides aux variations de température, et certains modèles, avec anticipation, ne sont pas adaptés à des utilisations comme organe de sécurité, car leur déclenchement est trop rapide.
4. LES THERMOSTATS À CANNE (AQUASTATS)
La totalité de la partie sensible de la canne doit être immergée dans le milieu à contrôler.
Il ne faut pas fixer le thermostat sur un empilement de raccords, et la canne doit être dans une zone représentative de la température du réservoir. Éviter les zones sans convection naturelle ou sans circulation.
Quel que soit le montage, la tête du thermostat ne doit pas dépasser la température maximale admissible. En particulier, lors du montage de thermostats sur des systèmes à haute température, éloigner la tête des parois chaudes.
Utilisez des doigts de gant adaptés aux diamètres des cannes, et qui ne gênent pas les mouvements de dilatation. Si vous voulez obtenir des réglages précis et de faibles différentielles, installez de la graisse thermique entre le doigt de gant et la canne.
5. LES THERMOSTATS A BULBE ET CAPILLAIRE
6. LES PROTECTEURS DE BOBINAGE
Attention aux températures d’étalonnage : les protecteurs thermiques sont étalonnés à courant nul. ils sont sensibles au courant. Dans votre application, en fonction du courant nominal de votre appareil, leur température réelle de déclenchement sera décalée vers le bas. Utilisez les courbes de dérive thermique pour bien définir les températures. Beaucoup de protecteurs thermiques ont des boîtiers métalliques sous tension. Veillez à les installer sans qu’ils puissent être en contact avec des pièces accessibles. Il existe aussi, pour ces appareils, des gaines isolantes correspondant aux classes d’isolation 1 et 2.
7. LES FUSIBLES THERMIQUES
Leurs fils sont conducteurs de la chaleur : toute opération de soudure sur ceux-ci peut amener le déclenchement du fusible par conductibilité thermique des fils.
En règle générale, aucune soudure à l’étain ne peut se faire à moins de 15mm du boîtier. La durée de la soudure ne doit pas dépasser 3 secondes. Les fils sont aussi sensibles à la traction et à la torsion. Veillez à ne pas y appliquer d’efforts importants (1,3N maxi).
Courber les fils en utilisant de préférence une machine à plier les fils de composants. Ne pas plier à moins de 5mm du corps. Ne pas écraser le corps.
Sensibilité à la température : les fusibles thermiques ne doivent pas rester exposés en permanence à des températures trop proches de leur température de coupure. Un écart minimum est recommandé, vérifiez le dans les fiches techniques. Ils sont aussi sensibles au courant, et peuvent déclencher par effet Joule si celui-ci est trop important.
8. LES THERMOSTATS À BULBE ET CAPILLAIRE À TENSION DE VAPEUR
9. APPAREILS ANTIDÉFLAGRANTS
- Boîtiers antidéflagrants : ces boîtiers sont conçus pour résister à une explosion intervenant à l’intérieur du boîtier. Il importe donc de soigner particulièrement le serrage des vis du couvercle (ces vis ne doivent pas être remplacées par d’autres), de veiller à la propreté des portées de joint, de ne pas percer de trous dans les boîtiers, de ne pas remplacer les presse étoupes d’origine par d’autres, de serrer correctement les presse étoupes, en veillant à ce que leur garniture soit adaptée au diamètre du câble utilisé.
- Microrupteurs antidéflagrants : dans les thermostats utilisant ce système, seule la partie électrique du mécanisme est dans un boîtier antidéflagrant. Le boîtier extérieur du thermostat n’assure pas de protection antidéflagrante, mais seulement une protection Les raccordements électriques se font sur le câble sortant de l’appareil, hors zone dangereuse ou dans un boîtier de raccordement approprié.